LE BABY-JUDO POUR LES 4-5 ANS AU JUDO CLUB DE CHARLIEU
AU PAYS DES BABY-JUDOKAS
Chaque jeudi de 17h à 17h55 (hors vacances scolaires) , l'éveil-judo ou "baby-judo" à Charlieu, c'est...
-Inciter l'enfant à explorer librement et s'adapter dans un contexte convivial, attrayant et varié.
-L'accompagner vers la maîtrise d'Habiletés Motrices Fondamentales (H.M.F) : l'équilibration, la locomotion, la préhension au travers de pratiques multiformes qu'autorise le contexte du dojo (salle de judo).
-L'initier aux "brise-chutes" de manière ludique, progressive et adaptée (avec l'emploi préalable du matériel approprié), pour faciliter ses futurs apprentissages à 6 ans.
-Proposer initialement à l'enfant des activités respectant son besoin de réaliser seul, pour l'amener progressivement vers une pratique qui l'implique dans des interactions par deux de coopération, mais aussi d'opposition
-Enseigner des règles de "savoir-être" en groupe, identifiées dans un code "de bonne conduite" qui préfigure le "code moral du Judo" (affiché au club) dans le but d'amener l'enfant à une meilleure acceptation de l'autre et d'établir un climat relationnel de confiance.
L'éveil-judo ou "baby-judo", ce n'est pas...
-La période des apprentissages techniques judo "approfondis", comme point central du programme. > Que ce soit dans la pratique au sol ou debout, ceux-ci ne sont abordés de manière "approfondie" qu'à partir de l'âge de 6 ans. Chez les baby-judokas en effet, seule une initiation globale aux premières "techniques de judo" (projections et immobilisations de base) sera abordée, très progressivement, lors des derniers mois de la saison sportive.
-L'opposition (ou jeux d'opposition) comme forme dominante d'expression par deux. La situation de rivalité ne sera pas absente de l'éveil-judo (le jeu du "sumo", par exemple, sera employé, ainsi que d'autres formes jouées), mais elle prendra un caractère atténué par rapport au "combat de judo", acceptable du point de vue de l'enfant de 4 et 5 ans (utilisation de "jeux de territoire", d'objets médiateurs (ballons, foulards, etc.)). Les situations sollicitant l'entraide, la réalisation commune, la complicité, le partage (surtout pendant tout le premier semestre) seront majoritaires.
4 et 5 ans est une période importante où l'enfant acquiert simultanément une meilleure perception des possibilités de son corps et des caractéristiques spatiales et temporelles de l'environnement. De ce fait, il parvient rapidement à une meilleure maîtrise gestuelle (un meilleur contrôle postural), c'est "l'âge de la grâce". Cette maîtrise se perturbe cependant lorsque le milieu offre de l'incertitude (attraper un ballon en mouvement, lancer sur une cible qui bouge...).
La motricité bien conduite joue un rôle déterminant dans ce développement. Pour cela, l'enseignant dispose d'un matériel pédagogique adapté, ainsi que d'une pléthore de situations "jouées" propices au développement de l'enfant.
À 4 et 5 ans, l'enfant est dans une phase d'imitation, de reproduction globale de l'activité qui précède une phase analytique qui débute seulement à 6 ans. Dominé par les sentiments tels que la peur, l'angoisse ou l'euphorie, le raisonnement a encore peu de place pour orienter sa conduite. Il vit essentiellement la situation sur le mode affectif. Ainsi, l'enfant n'est pas encore en mesure de dédramatiser les effets d'un jeu d'opposition trop contraignant. C'est pour cette raison que le "randori", propre au judo, qui est un "combat d'entraînement", n'a pas encore sa place.
À 4 ans, l'enfant baigne dans un univers magique et maternel tout disposé à satisfaire ses volontés. Quatre et cinq ans est une période où l'enfant s'élance délibérément vers le monde matériel et social qui l'entoure, en en respectant progressivement les règles (capacités d'écoute plus longue de la consigne, rangement régulier du matériel, implication contrôlée dans les relations avec ses pairs...).
Les progrès dans ce domaine ne se feront pas de façon continue mais avec des hésitations, des régressions. On peut penser que la façon dont l'enfant aura vécu cette transition contribuera à la formation de ses futures attitudes à l'égard du contexte relationnel et matériel qui l'entoure et à l'élaboration de son jugement moral.
Le code de bonne conduite
Avant 6 ans, l'enfant n'est pas capable "d'autonomie morale". En ce sens, il n'est pas en mesure d'évaluer, puis d'analyser la situation vécue pour produire une réponse adaptée au regard d'un principe général de la morale tel que : respecter son adversaire, rester modeste... On peut cependant sensibiliser à quelques qualités morales en associant celles-ci à des comportements aisément identifiables par l'enfant et répertoriés dans un "code de bonne conduite" qui préfigure le "code moral du judo".
Qualités morales | Par exemple : "être capable de..." |
La politesse | "La politesse, c'est se dire bonjour et au revoir" -Appliquer le rituel du début et de fin de séance dans le calme. -Saluer son partenaire avant et après une situation d'intermotricité. |
Le respect | "Le respect, c'est ne pas faire mal aux autres enfants" -S'investir dans l'intermotricité en prenant soin de son partenaire. -Écouter et respecter des consignes simples. -Respecter la disposition du matériel et le cas échéant le remettre en place. |
L'amitié | "Quand on a un ami, on l'aide" -Accepter de pratiquer l'intermotricité avec tous les partenaires. -Accepeter d'aider un autre enfant dans la réalisation d'une tâche. -Encourager les autres enfants. |
Le courage | "Le courage, c'est oser faire" -S'engager spontanément et rapidement dans l'action. - S'exprimer seul devant le groupe pour expliquer, démontrer... |
La sincérité | "La sincérité, c'est prendre la parole pour dire ce que l'on préfère ou ce que l'on aimerait faire". "La sincérité, c'est dire la vérité" |
La modestie | "Quand on a gagné on félicite le perdant, car il a bien joué" -Les enfants se saluent après une situation d'opposition. |
Le contrôle de soi | "Le contrôle de soi c'est connaître et savoir appliquer le code de bonne conduite" -C'est l'aboutissement du code de bonne conduite. |
En guise de conclusion...
L'éveil-judo (ou baby-judo) doit aussi se concevoir comme une possible "passerelle" vers le "judo éducatif" des 6-7 ans, où débutera véritablement l'apprentissage des techniques judo, tant debout qu'au sol, ainsi que l'assimilation des programmes vers la ceinture "blanche et jaune", et les premières situations d'opposition de type "randoris".